
Amélie Le Grelle




L'empreinte de l'homme sur le paysage…
Amélie Le Grelle, née en 1970, commence par des études commerciales avant de se tourner vers une carrière artistique. Elle se forme à l'Atelier de Sèvres à Paris, puis à l'IDEA, institut de design et d'architecture intérieure. Dès les années 2000, elle se consacre pleinement à la peinture à l'huile, affirmant une démarche artistique singulière.
Inspirée profondément par la nature et l'architecture, Amélie fusionne ces deux éléments dans son travail. Chaque toile révèle une nature foisonnante, en dualité avec une architecture solide et linéaire qui marque subtilement le passage de l'homme. Ses œuvres interrogent l'équilibre fragile entre ces deux forces : une nature omniprésente et l'empreinte humaine.
Bien que la figure humaine n'apparaisse jamais directement dans ses tableaux, sa trace est indéniable. Amélie dépasse la simple description réaliste pour créer une atmosphère poétique, une présence diffuse, où l’enjeu principal réside dans la suggestion et l’émotion.
“De la représentation réelle de l’univers urbain et végétal, je cherche à en privilégier l’émotion, la poésie. Je capture et retiens des rythmes, des pleins, des vides, des jeux de lignes mettant en valeur des surfaces colorées. Mon regard se porte là où se côtoient des plans architecturés et là où s’entremêlent des motifs végétaux. La densité visuelle de ces "tissages" crée des atmosphères que je cherche à m’approprier de façon plastique.” Amélie Le Grelle









" Porter un regard sur le réel en dépassant la narration descriptive, au profit d'une forme poétique, d'un univers énigmatique et onirique."
- Amelie Le Grelle -
1 // Au commencement
Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi et d’où tu viens ?
Née en Bourgogne je suis arrivée en région parisienne à l’adolescence. J’ai grandi
dans une famille nombreuse, avec des parents sensibles à l’art et la musique. De
nature timide et sensible j’ai privilégié les activités artistiques.
Dans un premier temps j’ai fais le choix d’études commerciales. J’ai complété cette
formation avec l’Atelier de Sèvres puis une école d’architecture intérieure et de
design où je me suis sentie davantage à ma place. La diversité des cours et des
techniques enseignées m’ont permis de plonger dans cet univers avec passion.
Je me consacre à la peinture à l’huile depuis les années 2000.
2 // L’artiste Amelie Le Grelle
Peux-tu nous parler de ton parcours en tant qu'artiste ?
Cette nouvelle orientation artistique m’a enrichie et était davantage en cohérence
avec mon besoin de créativité. La variété des enseignements concrets et moins
conventionnels ont éveillé ma curiosité. J’ai pu y multiplier les expériences, les
découvertes, les échanges, les rencontres qui m’ont permis de developper mon
sens de l’observation, de nourrir mon imaginaire et d’exprimer des émotions à
travers des créations. La manipulation de matériaux, le travail sur les volumes,
l’aménagement de l’espace nourrissent encore aujourd’hui certainement mon
inspiration. Après avoir travaillé différents médiums j’ai décidé de me consacrer pleinement à la peinture à l’huile et de m’en servir pour poser un regard sur le monde. Je ressens une grande liberté en peignant et j’éprouve un réel plaisir à réaliser le tableau dans l’intimité de mon atelier. J’ai à la fois besoin de ce travail solitaire et du partage avec d’autres pour évoluer.
Mon parcours en tant qu’artiste peintre s’est confirmé petit à petit en commençant à exposer progressivement lors de visites d’atelier, de participations à des salons
puis dans différentes galeries.
3 // Les influences
Quelles sont tes inspirations et influences en tant qu’artiste ?
L’architecture brutaliste, le mouvement Bauhaus me fascinent. Les recherches
architecturales du Corbusier (sa théorie des 5 piliers: toit terrasse, façade libre,
pilotis, fenêtre en longueur, plan libre ), le courant moderniste... ont toujours capté mon attention. Ce style épuré, minimaliste, radical, efficace m’inspire, il permet de retenir l’essentiel. L’importance que Le Corbusier, entre autre, accordait entre l’intérieur et l’extérieur est aussi source d’inspiration pour mes compositions.
Je suis très sensible à une de ses citations: « l’architecture est le jeu magistral,
correct et magnifique, des masses réunies dans la lumière. «
Les peintres comme Phillippe Cognée, Anselm kieffer, Gerhard Richter, Peter Doïg, Lucien Freud, Marc Desgrandchamps me touchent et piquent ma curiosité.
4 // Et tes œuvres
Peux-tu nous parler de ta démarche artistique ? Quelle est l’essence de tes peintures ?
Porter un regard sur le réel en dépassant la narration descriptive au profit d'une
forme poétique, d'une "présence" ou d'une atmosphère, est sans doute l’enjeu
principal de mon travail. Le paysage et l’architecture sont des thèmes récurrents.
Ils me renvoient à une introspection contemplative, silencieuse et mélancolique.
La peinture me permet de faire mémoire de ces ressentis.
En partant de «l ‘objet architectural» je retiens des lignes de tension, des motifs
géométriques, des fragments, des ombres portées, des lumières pour formaliser,
structurer créer un espace en adéquation avec un environnement paysagé.
Rechercher à faire cohabiter le minéral et le végétal fait partie prenante de mon
travail en vue de faire émerger une poésie, un climat voire une étrangeté. Mes
tableaux se construisent progressivement n’étant pas clairement définis à
l’avance. Je tiens à garder par endroit la force subjective d’une esquisse en
contraste avec une zone plus aboutie.
J’ai délaissé la toile pour peindre sur des panneaux de bois. Ce support permet
une absorption et un travail de la matière différents. La préparation de la surface
est nécessaire et fait déjà partie de l’élaboration du tableau. Un temps précieux
permettant de mûrir la composition à venir... La résistance de ce matériau favorise
une écriture plus nerveuse et tendue.
Mon intention est de chercher à mettre à distance la réalité pour la transformer et
en proposer une autre. La peinture est un outil pour incarner une émotion. C’est
une recherche permanente et évoluant avec le temps.
L’ aphorisme de Paul Klee « L’Art ne reproduit pas le visible, il rend visible »
continue de nous interroger. Plus nous accédons à d’autres façons de voir le
monde, plus notre perception du monde s’agrandit et s’enrichit.
5 // La « madeleine de Proust »
Y a-t-il un sujet artistique qui te tient particulièrement à cœur ?
Les visites de friches, urbaines ou industrielles sont des pépites pour
ressentir, imaginer, observer.
L’aphorisme de Paul Klee « L’Art ne reproduit pas le visible, il rend visible »
continue de nous interroger. Plus nous accédons à d’autres façons de voir le
monde, plus notre perception du monde s’agrandit et s’enrichit.