Sébastien Ardouin Dumazet

Sébastien Ardouin Dumazet est un artiste français né en 1972. Après une maîtrise d’arts plastiques obtenue à la faculté d’Aix-en-Provence en 1996, il décide de se consacrer pleinement à la peinture.

À vingt ans, marqué par le livre de Primo Levi Si c’est un homme et par les œuvres de Zoran Mušič, il peint exclusivement des personnages fantomatiques, comme désincarnés de vie. Ses figures ressemblent à de vieilles empreintes photographiques, des êtres surgis d’une autre époque, porteurs d’une autre histoire.

À cette période, il travaille uniquement avec des pigments naturels qu’il mélange directement sur sa palette. Peu à peu, la chair et les couleurs vives s’imposent dans son œuvre.

Le déclencheur de cette nouvelle démarche est une collaboration avec des sociétés du bâtiment, pour lesquelles il réalise des œuvres de communication autour de la biodiversité. Il utilise alors des plans de travail et des sacs de ciment qu’il maroufle sur toile. L’aspect brut de ces matériaux se mêle à une recherche plastique nouvelle, où foisonnent une multitude de motifs poétiques et délicats.

C’est aussi à cette époque qu’il commence à travailler exclusivement à l’huile et à intégrer de nombreux collages, à la manière d’un affichiste. Sa quête artistique consiste à unir deux cultures, deux époques, deux univers au sein d’une même œuvre, parfois même deux extrêmes, afin de retrouver une forme d’unité.

Il puise dans l’inconscient collectif des symboles empruntés à la publicité, aux tissus, aux timbres : autant de fragments du passé qui racontent une histoire dans laquelle chacun peut se projeter. Il débute également l’apprentissage du japonais et de l’arabe, qu’il utilise pour inscrire des mots comme des motifs.

Par la suite, émerge chez lui le désir de peindre sans artifice : une peinture figurative nourrie de l’observation de la nature. Admirateur d’Eugène Boudin, il s’inspire de l’émotion que lui procure le paysage et de son imagination pour illuminer et magnifier la réalité.

Pour ses grands formats, il privilégie la toile, toujours en quête d’une lumière diffuse et éclatante, semblable à celle du Cotentin où il vit depuis deux ans. Une lumière sensuelle et changeante, moins écrasante que celle du Sud où il résidait auparavant.

Sur d’autres toiles, il utilise des feuilles dorées métalliques qu’il maroufle, puis oxyde avant d’y appliquer des glacis colorés. Ce procédé enrichit les nuances, offre un nouvel aspect à la surface picturale et accentue les effets lumineux. Sa démarche lui permet de capturer les détails d’une fleur et d’en révéler la délicatesse, la fragilité et la beauté secrète qui nous entoure.

Dans ses petits formats, il aime raconter le vivant dans sa simplicité et sa richesse. Comme une méditation, ces œuvres rappellent la beauté et la fragilité de la vie.